Installer un ascenseur dans une copropriété ancienne : avantages et inconvénients
Plusieurs raisons peuvent pousser à installer un ascenseur dans une copropriété ancienne. Ce type de projet technique demande une excellente organisation, de la pédagogie et du temps car l’aboutissement est long. En effet, l’installation d’un ascenseur est souvent source de conflit entre partisans et détracteurs. Décryptage.
Quel est le coût pour installer un ascenseur dans une copropriété ancienne ?
Le coût d’installation d’un ascenseur dépend de plusieurs paramètres et de la configuration de l’immeuble :
- L’ajout d’un ascenseur peut se faire en intérieur, au milieu de la cage d’escalier par exemple, ou en extérieur où les travaux sont plus lourds, tout comme les formalités administratives ;
- C’est assez logique, mais le nombre d’étages ainsi que le nombre de niveaux à desservir pèse aussi sur la facture finale ;
- La capacité de charge de l’ascenseur ;
- La dimension de la cabine ;
- La finition de la cabine (parois, panneau de contrôle, sol, etc.)
- Les travaux préalables à l’installation (menuiserie, déplacement des réseaux d’eau et/ou de gaz, de l’électricité, maçonnerie, étude structurelle, etc.) et la reprise des finitions environnantes (peinture, carrelage, parquet, etc.). Ce paramètre est souvent négligé alors qu’il peut représenter un poste budgétaire important.
L’installation d’un ascenseur requiert une étude personnalisée pour prendre en compte toutes les contraintes et chiffrer au plus juste le coût d’installation.
Si un ascensoriste peut vous guider dans le dédale des choix techniques, ce n’est pas forcément la voie à privilégier. En effet, un projet d’installation est particulièrement complexe tant sur le plan technique, juridique que financier. Pour être sûr de présenter un projet en bonne et due forme en assemblée générale, il est plus que recommandé de faire appel à un maître d’œuvre chargé d’effectuer l’étude de faisabilité.
Cela permet d’avoir un avis objectif et neutre sur le projet.
Les avantages que procure l’installation d’un ascenseur
Il est indéniable qu’un ascenseur apporte un confort d’utilisation pour certains copropriétaires :
- Les résidents qui habitent dans les étages les plus élevés ;
- Les personnes âgées ;
- Les ménages avec des enfants ;
- Les personnes à mobilité réduite.
Installer un ascenseur dans une copropriété ancienne peut aussi permettre de valoriser les logements. Cela dépend de plusieurs paramètres, mais en règle générale les grands appartements dans les derniers étages profitent de cette installation.
Les inconvénients liés à l’ajout d’un ascenseur dans une copropriété
Les montants en jeu pour l’installation d’un ascenseur dans une copropriété font que ce type de projet n’est jamais une opération tranquille. Voici les principaux inconvénients :
Conflits entre copropriétaires
Le ou les copropriétaires à l’initiative du projet s’opposeront fatalement à d’autres copropriétaires qui ne voient pas d’intérêt à ce type d’installation. Entre relations de voisinage exécrables [L1] et actions en justice, la copropriété n’en sort jamais grandie.
Le confort d’utilisation
Un ascenseur n’amène pas automatiquement un confort d’utilisation puisque la pose dans les copropriétés anciennes ne répond à aucune norme d’accessibilité. La cabine est souvent limitée à deux personnes maximum et le dégagement devant chaque porte sur les paliers insuffisant. Conclusion : utilité zéro pour les personnes en fauteuil roulant ou les parents souhaitant emprunter l’ascenseur avec leur poussette.
La desserte de tous les deux niveaux
Selon les configurations des bâtiments ou les choix techniques des copropriétaires il arrive que les ascenseurs ne desservent qu’un étage sur deux. Évidemment, cela a pour effet de réduire le confort d’utilisation. Même si la cabine répond aux normes d’accessibilité, la présence de marches à monter ou à descendre pour rejoindre un étage gomme l’avantage principal de l’ascenseur.
Compliquer les déménagements
La réduction de l’emmarchement dans certains bâtiments peut compliquer ou rendre impossible la manœuvre d’objets volumineux en passant par les escaliers. Les montes charges extérieurs utilisés par les déménageurs n’étant pas toujours possibles, le problème est réel. D’autant plus que la cabine d’ascenseur est souvent de taille réduite.
Dévalorisation du patrimoine
Pour certains bâtiments à l’architecture remarquable, l’installation d’un ascenseur peut dévaloriser le caractère historique. Ainsi, certaines cages d’escaliers peuvent se retrouver défigurées du fait de la réduction de la largeur des marches, de la suppression des rampes d’époques, de la perte de luminosité dans les escaliers, etc.
Les démarches administratives
Au minimum, une déclaration préalable de travaux est à déposer[L2] . Selon les configurations techniques retenues, un permis de construire peut également être obligatoire. Enfin, pour certaines copropriétés situées en zone protégée, l’avis favorable de l’Architecte des Bâtiments de France est obligatoire.
L’augmentation des charges
Le contrat d’entretien annuel, la visite quinquennale obligatoire, les rénovations de cabine, l’assurance, la consommation électrique, le contrat téléphonique à prévoir, les mises en conformité… Autant de postes budgétaires qui alourdissent les charges de la copropriété.
La répartition des charges
Des règles et une jurisprudence existent, mais ce point est une nouvelle source de conflits entre copropriétaires notamment en ce qui concerne les charges liés à l’installation et/ou l’entretien pour les lots situés au rez-de-chaussée.
La valorisation des logements
Avec le confort d’utilisation apporté par l’ascenseur, la valorisation des logements est mise en avant pour prétendre qu’installer un ascenseur dans une copropriété apporte une plus-value. Le principe serait que le coût lié aux travaux serait compensé par l’augmentation de la valeur du bien.
Dans l’immobilier, la valorisation d’un logement n’est jamais garantie et ce qui est vrai aujourd’hui peut être faux demain. Par exemple, si la copropriété est la seule à ne pas posséder d’ascenseur dans son quartier, cela peut être vu comme un avantage concurrentiel. Aussi, si vous êtes bailleur d’un studio au dernier étage et que vous louez à un étudiant, la valorisation est loin d’être acquise. Pourtant, selon la clé de répartition utilisée dans l’installation et l’entretien d’un ascenseur, vous ferez partie des lots contribuant au maximum.
La complexité des travaux
Pour certains bâtiments la suppression des colonnes de vide-ordures peut permettre d’installer un ascenseur. Toutefois :
- Les conduits en fibrociment peuvent contenir de l’amiante. Dans ce cas, une procédure particulièrement lourde doit être mise en place en faisant appel à une entreprise possédant la certification amiante. Cette prestation comprend le retrait, l’encapsulage et l’élimination des déchets dans des centres agréés.
- Les planchers béton ou bois doivent parfois être découpés pour créer une gaine pour l’ascenseur. Une étude de structure est alors nécessaire. Son coût fait partie de l’étude préalable, donc, quelles que soient les conclusions ou l’issue du projet, la copropriété devra s’en acquitter.
Les nuisances sonores et les pannes
Un ascenseur peut générer des nuisances sonores pour les logements à proximité. Les pannes font également partie des joies de posséder un ascenseur.
Conclusion
Dans certaines configurations, les avantages d’installer un ascenseur dans une copropriété ancienne sont indéniables. Le confort d’usage profite aux copropriétaires et cela peut contribuer à valoriser l’immeuble et les logements.
Néanmoins, ce type de projet demande une très grande pédagogie et beaucoup de dialogue pour éviter l’éclatement de la copropriété. La question du coût nécessite une étude minutieuse pour définir avec précision la quote-part exigible pour chaque lot. De nombreuses aides existent (collectivités, crédit d’impôts, caisse de retraite, Anah, etc.) pour accompagner l’installation d’un ascenseur et peuvent permettre de mieux faire accepter le projet.
Enfin, n’oubliez pas que l’installation d’un ascenseur peut être source d’inconvénients non négligeables.